• Fish in the sea, you know how I feel {harper*

(c) morrigan

Le royaume des songes. Peut-être le seul endroit au monde où l'homme pouvait être tranquille. On s'y plaisait à inventer des choses impossibles et à tout remodeler à notre volonté quand la chose ne nous plaisait pas. Il s'y passait des choses toutes plus impossibles les unes que les autres, ou le contraire justement. Bref, un endroit parfait pour monsieur Carter quand on y pensait, lui qui avait parfois tellement besoin de solitude. Mais étonnamment, ce n'était pas trop le genre de garçon à rêver. Lui, son truc, c'était plutôt les cauchemars, si vous voyez ce que je veux dire. De toute façon, tout ce que réclamait Devon, c'était de pouvoir se réveiller quand il le souhaitait.

Bref, comme vous l'aviez sans doute deviné, le Ghost était tombé dans un sommeil profond, voir comateux. Ses cours ne commençaient qu'à quinze heures, exceptionnellement et il était près de midi. Devon était un lève-tard, surtout depuis quelques jours. Il faut dire que les récents drames qui s'étaient produits l'avait littéralement assommé. Pourtant, il fut une période, où, les premiers jours qui avaient succédé la mort de Lou et son hommage à l'université, où le sommeil le fuyait comme la peste. Ayant eu de plus en plus de mal à dormir, Devon avait dû se tourner une fois de plus vers les médicaments. En plus de ceux qu'il avait pour sa maladie et d'ailleurs, le médecin avait augmenté sa dose car ses crises avaient augmenté depuis ce funeste soir. Bizarre, ça je le sais, mais Devon n'y pouvait rien. C'était juste une chance qu'à chaque fois que ça lui était arrivé, aucun Ghost n'était dans les parages. Que penseraient-ils de voir leur pseudo nouveau leader dans un tel état ?

Et en plus donc d'avoir vu sa dose de médicaments augmentée, le blond prenait à présent des somnifères. Eh oui, s'il voulait dormir, c'était bien nécessaire. Les Ghosts adultes étaient exigeants, la fatigue était une mauvaise compagne pour le quotidien. Voilà pourquoi, à presque midi, Devon dormait, seul dans sa chambre au manoir. Ses colocataires avaient depuis longtemps quitté la pièce puisqu'ils avaient cours normalement. Même les stores qui étaient totalement relevé et qui laissaient pleinement la lumière du jour éclairer toute la chambre, n'arrivait pas à le réveiller. Le jeune homme était étalé dans son lit, sur le ventre, la tête tournée vers le mur. Il ne portait qu'un pantalon de pyjama et les draps étant au niveau de sa taille, laissant son dos nu et musclé apparent. Mais lui s'en moquait puisqu'il dormait ...

Harper se faisait chier. Royalement chier. Comme quand vous êtes assis devant votre télé à zapper. Ou quand vous êtes devant votre écran ordinateur. Vous ne savez pas quoi faire, mais vous y restez quand même. Sauf que la belle blonde ne supportait pas de ne rien faire. Elle avait été réveillée tôt. Makena était partie s’entraîner. Et depuis, impossible de se rendormir. Elle n’avait cours que bien plus tard dans la journée. La jeune Fitzpatrick était allongée sur son lit, son regard fixé sur le plafond de sa chambre, quand soudainement la vision d’un beau blond vint jusqu’à elle. Devon, Devon, Devon… Quel joli blondinet. Aussi beau qu’exaspérant. Aussi dangereux que fascinant. Avant la parution des listes, elle passait son temps à le fixer. Sans raison. Juste comme ça. C’était physique. Il y avait un truc chez lui qui faisait qu’elle ne pouvait s’en détacher. Puis une fois sa véritable nature révélée, la jeune irlandaise s’est mise à le chercher, à le provoquer. Comme s’ils avaient désormais une excuse pour briser cette tension qui s’était créée. A vrai dire… Elle l’appréciait. Bien qu’il avait aussi tendance à lui taper sur le système.

La jeune femme était maintenant sortie du repaire des Spies. Ce qui n’était sans doute pas la plus grosse partie de sa « mission ». Le plus dur restait de s’infiltrer, donc sans se faire prendre, chez les Ghosts. Au pire, elle en frapperait un ou deux… Rien de bien méchant, puis il paraît que c’est bon pour la santé !
Harper passa dans la cour de l’université. Quelques regards se tournèrent vers elle. Ceux des hommes par désir, alors que les regards féminins étaient envieux. La jeune Fitzpatrick s’en amusait continuellement… Bientôt, elle arriva devant la demeure des Ghost. C’est maintenant que ça allait se révéler légèrement plus compliqué. Planquée derrière un arbre, Harper étudiait la façade, ainsi que l’entrée, à savoir comment rentrer, tout en passant inaperçu. Au bout de cinq minutes, Harper dut admettre que le seul moyen de rentrer, à cette heure-ci de la journée, dans leur repaire, était d’escalader la façade. Heureusement pour elle, ce n’était ni lisse, ni très haut, la chambre de Devon n’étant pas bien loin. Restait plus qu’à grimper les deux premiers mètres. Sauf que ça non plus, c’était pas forcément très discret. La jolie blonde décida alors de grimper dans l’arbre, malgré sa tenue pas forcément très adéquate.
En même pas cinq minutes la jeune femme arriva à la branche la plus proche, et la plus haute, qui donnait sur la fenêtre de la chambre du Ghost. Heureusement pour elle, cette dernière était ouverte, et le store remonté. S’appuyant du mieux qu’elle pouvait sur ses appuis, Harper sauta, pour arriver sur le bord de la fenêtre. Et elle fut étonnée de voir que le beau blond dormait. Essayant de faire le moins de bruit possible, la jolie blonde s’avança jusqu’au lit, se mordillant légèrement la lèvre inférieure. Ce spectacle était… appétissant. Elle ne pouvait nier que Devon était mignon. Fortement attirant même. Alors le voir torse nu, endormi… c’était tout bonnement craquant. Assise au pied du lit, Harper laissa glisser son doigt sur le dos, nu, du beau Devon. Elle le sentit alors frissonner, elle sourit.

(c) morrigan

Devon aurait tellement voulu ne jamais se réveiller. Pourtant il ne s'en rendait pas compte maintenant puisqu'il dormait, mais c'était comme cela que ça allait se finir. Comme à chaque fois, il allait se réveiller et serait obligé de retourner à la réalité et surtout, aux emmerdes qui lui étaient tombés dessus ces derniers temps. Détrompez vous, Devon était le premier à se blâmer pour la façon dont il avait agi depuis ... depuis qu'il avait couvert Lilith. Enfin il ne cessait de se répéter ça, encore et toujours pour se persuader que c'était bien le cas. Ne revenons pas sur ce sujet sensible sinon on pourrait en avoir pour longtemps. Seulement, Devon aurait donné beaucoup de choses pour ... ne pas se réveiller. Pour pouvoir échapper, ne serait ce qu'une journée à la nouvelle réalité des Ghosts. Ou plutôt, sa nouvelle réalité de leader plutôt contesté du groupe. Du grand n'importe quoi, tout était devenu du grand n'importe quoi.

Après ne vous étonnez pas qu'il ne veuille pas se réveiller. Il préférait largement rester dans sa chambre, blotti sous les draps, la tête calée tout contre l'oreiller. Comme un gamin en fait. A dormir aussi profondément et paisiblement, en toute confiance, on aurait dit un petit garçon d'à peine dix ans. Oui c'est ça, on aurait dit qu'il avait dix ans, date où le jeune homme était encore tout juste innocent et bercé dans les rêves enfantins. Preuve que le temps s'était écoulé depuis pour qu'on retrouve à la place du fameux petit garçon, un presque jeune homme qui se lâchait sur les somnifères depuis quelques temps. Bref, là aussi je vous épargnerai la liste des personnes qui étaient responsables de tout ça. De toute façon, ce n'était pas le propos.

Donc, loin de se douter ce qui était en train de penser à quelques mètres de lui, Devon dormait toujours paisiblement tandis qu'Harper se glissait dans sa chambre. Voilà une autre chose, en tant que nouveau leader, que Devon ne se priverait pas de faire remarquer aux adultes. Revoir le système de sécurité du manoir, quitte à le transformer le bâtiment en véritable boomker. Les Ghosts en avaient plus qu'assez de croiser autant de Spies chez eux. Avant c'était amusant selon ceux que lui voyaient mais aujourd'hui ... Toutes les relations qu'il entraînait avec des Spies étaient restées en suspension car quand il le voulait, Devon était un as pour éviter ceux qu'il ne voulait plus voir. Dormir restait la meilleure solution pour ça ...

Soudain, il eut une impression étrange, comme si on le chatouillait mais, avec les somnifères qu'il avait dû s'enfiler pour se reposer, il ne pouvait pas réagir tout de suite. Vous me direz, faire une telle chose n'était pas malin. Et si ce n'était pas Harper qui s'était infiltrée dans la chambre ? Et si ça avait été un tueur ou quelque chose dans le genre ? Simple, Devon aurait été incapable de se défendre et les Ghosts auraient perdu à nouveau un des leaders. Le blond au bout d'un moment, sentit qu'il quittait peu à peu le royaume des songes malgré lui. Il eut du mal à revenir à lui, beaucoup de mal. Les somnifères. On aurait eu tout le temps de le tuer. Quel piètre leader faisait-il. Car il venait de comprendre que quelqu'un était dans la chambre. A partir de ce moment, Devon fit les plus gros efforts du monde pour essayer de se réveiller. Il y parvint après peut-être trois ou quatre minutes. Sa tête se tourna du côté droit et peu à peu, le jeune homme vit une chevelure blonde qu'il ne connaissait que trop bien. Si au départ, les contours de son visage lui semblèrent flous, Devon finit par l'identifier. Un gémissement mourut dans sa gorge.

DEVON ▬ Qu'est ... ce q-que tu fous là Harper ?

Sa voix était étouffée, son corps endormi et endolori. Il aurait voulu bouger, se redresser du moins, crier, la renvoyer de là où elle était venue ... Mais rien à faire. Il resta là, comme une loque, allongé sur le ventre, ne pouvant pas bouger d'un centimètre pour l'instant ni redresser le drap pour qu'elle arrête de promener ses doigts délicats dessus. Mais rien à faire, son corps refusait de l'écouter. Il fallait attendre maintenant que l'effet des somnifères se dissipe, en espérant que rien d'important ne se passe entre temps.

En ce moment, ce n’était pas la grande forme pour la jeune Fitzpatrick… elle avait plus de pressions autour d’elle. Son père la stressait. « fait ci, fait ça ». Il voulait qu’elle soit la meilleure, partout. Autant vous dire que dans cette université, c’était carrément mission impossible. Ils étaient tous aussi bons les uns que les autres. Ou presque. Certes, elle faisait partie des meilleures, mais elle n’était pas LA meilleure. Il y avait certaines disciplines où elle excellait, mais pas la totalité. Et là était tout le problème aux yeux de son paternel. Alors elle en avait marre… Parce que ses professeurs et ses entraineurs lui foutaient assez la pression comme ça. Ce n’était pas pour que son père en remette une couche dès qu’elle avait de ses nouvelles. Alors en ce moment, elle était sur les nerfs. Constamment. Beaucoup plus irritable et irritante qu’en temps normale. Ces derniers jours, Harper était semblable à une petite bombe, prête à exploser à n’importe quel moment. En temps normal elle n’était déjà la personne la plus inoffensive qu’y soit, alors désormais… Ca en devenait dangereux de la provoquer. C’était sans doute pour ça qu’inconsciemment elle avait voulu rendre une petite visite à Devon. Il arrivait à la calmer. Ou du moins à trouver une manière de la contenir. Ou alors ils s’engueulaient. Peut être qu’un corps à corps la défoulerait… Qui sait. Mais il y avait une autre raison, qui faisait que c’était bien souvent vers lui qu’elle se tournait. Il avait connu sa mère. Et dans un sens, elle s’en sentait plus proche…
Une fois l’arbre escaladé, et la fenêtre enjambée, elle s’assit près du lit du jeune Ghost, qui semblait être dans un sommeil des plus profonds. Jusqu’à ce que la jolie blonde ne le sorte peu à peu des bras de Morphée.

DEVON ; Qu’est… ce q-que tu fous là Harper ?
HARPER : Moi aussi je suis ravie de te voir Devon, dit-elle avec un sourire malicieux sur les lèvres.

Il avait l’air… d’une loque. Mais d’une loque terriblement séduisante il fallait bien l’avouer. Son corps semblait paralysé, ce qui n’inquiétait pas le moins du monde la jeune Irlandaise. Après tout, peut-être était-il tout bonnement mort de fatigue, ou alors peut-être avait-il trop fait la fête la veille… Enfin peu importe. Le pourquoi du comment lui importait peu pour le moment. Ce qui la ravissait au plus au point était que Devon semblait être totalement à sa merci. Enfin… elle savait aussi qu’elle ne devait pas trop le sous-estimer.
Glissant ses doigts jusque dans le creux de ses reins, Harper se leva soudainement, non pas pour le laisser tranquille, mais au contraire, pour l’emmerder encore un peu plus. Elle s’approcha de son oreille, pour lui glisser quelques mots.

HARPER; je savais que je te manquais… Alors j’ai voulu te rendre une petite visite…

La jolie blonde s’installa sur le postérieur du jeune Ghost, qui était toujours allongé sur le ventre. On entendit un léger soupir, émit par Devon. Harper sourit, amusée. Son doigt continuait de se promener, doucement, sur le dos, nu, du beau blond. Puis la jeune femme se laissa tomber sur le côté, le long du mur, attendant que le jeune Carter se tourne face à elle.

HARPER ; tu sais que si je voulais… je pourrais faire de toi…c’que j’veux ? Lança-t-elle amusée, alors que son doigt avait retrouvé le chemin des épaules du beau blond.

(c) morrigan

Tout ce que voulait Devon ces derniers temps c'était faire une pause. Seulement, étant le nouveau leader, ce n'était pas vraiment à l'ordre du jour. Mais que les adultes se souviennent, il n'avait pas demandé à avoir une promotion. Pour lui rien n'avait changé, et cela les regardait eux d'avoir mis un Ghost comme lui à la tête du groupe. Devon jugeait qu'il n'aurait jamais dû avoir cette place et que parmi ses camarades masculins, il y en avait énormément qui auraient dû être à sa place. Après tout, ne disait-on pas à Devon qu'il n'avait rien d'un Ghost ? N'était ce pas ironique alors de le mettre leader masculin ? Surtout que maintenant, absolument tous le clan savait qu'il avait couvert Lilith pendant des semaines sous prétexte qu'il n'arrivait pas à se résoudre de lui faire du mal. Et surtout, de ne plus la voir. Alors, que personne ne plaigne qu'il ne soit pas à la hauteur, ils l'avaient bien cherché. Quelqu'un comme Ashton ou Sohan aurait été un bien meilleur leader que lui.

Et ça se confirmait encore à présent. Quel leader digne de ce nom se serait endormi sous somnifère sans fermer la fenêtre de la chambre alors que les Spies rôdaient toujours près du manoir ? Quel abruti ! Maintenant, une Spy était ici, et encore pire, dans sa chambre ! Et ce n'était pas n'importe qui. C'était Harper, et pour l'instant, Devon était comme sans défense face à elle car les somnifères faisaient encore effet, même s'il venait de se réveiller. C'était une sensation très étrange de voir quelqu'un jouer avec vous et ne pas pouvoir bouger, ne rien faire contre parce que vous étiez tout simplement incapable de faire le moindre geste pour l'en empêcher. Bon là, on ne parlait pas d'une séance de torture, enfin pas comme on l'entend habituelle. Car ce qui était en train de se passer, était un acte de torture à un certain point de vue. Torture parce que Devon était vulnérable, torture parce qu'il aurait voulu la faire partir parce que c'était une Spy et torture parce que ... les doigts d'Harper se baladait sur son dos, jusqu'au creux de ses reins même, et qu'il sentait malgré lui sa peau frissonner à son contact. Car après tout, ce n'était pas une vulgaire Spy qui était à quelques centimètres de lui. C'était Harper avec qui il entretenait une relation plutôt conflictuelle et unique en son genre. Tellement proche et tellement éloignés à la fois.

Devon voyait à peine les contours du visage de la belle blonde tellement il était dans le coltard. Mais ça n'empêchait pas de sentir son parfum et la douceur de ses doigts sur sa peau. Il la sentait bouger, ne sachant pas du tout ce qu'elle allait faire. Il était à sa merci pour encore quelques minutes, il le savait très bien et Harper allait en profiter un maximum. Devon n'arrivait même pas à s'affoler un temps soit peur, il était toujours incapable de réagir et ne pas savoir ce qu'elle allait faire le rendait dingue. Elle le rendait dingue. Harper murmura à son oreille une chose à laquelle il réussit à répondre.

DEVON ▬ Si quelqu'un arrive et qu'il te voit ici, tu seras très mal barrée ...

Il se forçait à garder les yeux ouverts, chose difficile même si le blond commençait très doucement à se sentir mieux. Cela allait passer, bientôt, il serait capable de réagir. Mais quand elle prit place sur son postérieur, Devon ne pouvait que soupirer. Normalement, il aurait largement pu la faire se lever. Normalement. Il détestait se sentir piégé, impuissant et comme un con, ce qu'il était dans la situation présente. Puis, c'était à croire qu'elle ne pouvait pas arrêter une minute de le toucher ... Comme s'il n'était qu'un jouet entre ses mains et ça avait beau être Harper, ce n'était quand même pas très agréable, enfin je crois. Soudain, par une cabriole dont elle avait le secret, elle bascula sur le côté, bloquée entre le mur et le corps léthargique du blond. Autant dire que ça, c'était du corps à corps, ils étaient littéralement collés, allongés l'un contre l'autre. Devon gémit quand il dut à nouveau tourner la tête, la tête lui tourna. Son visage se retrouva à quelques centimètres à peine de la jeune femme, à tel point qu'il sentait son souffle chaud contre sa joue. Le Ghost s'aperçut tout de même qu'il arrivait de mieux en mieux à avoir les contours de son visage, signe qu'il n'allait pas tarder à récupérer ses forces. N'importe qui serait rentrer à ce moment là, ils auraient été dans de sales draps, surtout lui. Déjà que certains se méfiaient de lui à cause des Spies, s'ils en trouvaient une dans son lit alors qu'il était le leader, ça ferait jaser tout le manoir. Et il se ferait sûrement virer.

DEVON ▬ Qu'est ce que tu fous bordel ?

Il n'avait plus autant de mal à parler qu'à son réveil, seulement, il était comme incapable de monter le volume. De toute façon, ça aurait été inutile vu qu'Harper était à quelques centimètres de lui. Devon frissonna encore et toujours quand sa peau endormie réagit au contact des doigts de la demoiselle sur son épaule. N'allait-elle pas arrêter ce petit jeu ? Bien sûr que non, elle devait s'être décidée d'en profiter tant qu'il ne pouvait pas riposter. Car les somnifères le rendaient encore trop faibles, mais il attendrait patiemment son heure. Une espèce de tension s'installa soudainement dans la chambre, face à cette situation si spéciale et perturbante. Devon ne trouva rien de mieux, avec ses idées embrouillées, de se dire qu'il aurait vraiment dû mettre un haut ... ou pas.

Choisir de se rendre dans la chambre de Carter était synonyme d’ennui volontaire. Depuis plusieurs semaines maintenant, la guerre entre les deux camps étaient nettement plus virulentes. Trahisons et coups bas. Tensions et engueulades… La plupart des étudiants étaient désormais au bord de la crise de nerf. Ils devaient choisir entre leurs sentiments et leur mission. Harper n’échappait pas tellement à la règle. Mais comme pour tout le reste, elle passait outre. Elle s’en foutait. Enfin… Ca la touchait, c’était certains. Elle se sentait trahi par quelques personnes, mais c’était valable dans les deux sens. Et puis, elle n’était pas du genre ultra sociable. Puis il y en avait certains, surtout un en particulier, qu’elle apprenait à connaître, justement, depuis que les choses s’étaient envenimées. Ca mettait du piment dans tout ça. Comme s’il n’y en avait déjà pas assez entre eux. Trop proches Harper n’était pas foutue de savoir ce qui les liait réellement, mais peu importe. Elle s’en foutait. La seule chose qui lui importait, était qu’ils restent discrets. Comme toutes « relations », quelle qu’elle soit, entre Ghost & Spy.

DEVON ; Si quelqu’un arrive et qu’il te voit ici, tu seras mal barrée…
HARPER ; Moi je pense que ça pourrait être drôle… Répondit-elle amusée. Allé… Devon… Rien que le fait de savoir que quelqu’un pourrait débarquer… C’est excitant.

Le danger avait le don d’exciter la jolie blonde. Comme la plupart des Spies en fait. Et puis, elle ne se faisait pas vraiment de soucis. Si quelqu’un débarquait ? Harper s’en sortirait sans problème. Au pire il y avait la fenêtre. Mais vraiment au pire hein. Et puis… elle était prête à parier que Devon courait un plus gros risque qu’elle dans cette histoire. Après tout c’était SA chambre. Mais, ce n’était pas non plus pour ça qu’elle voulait lui attirer des ennuis. Enfin… Elle voulait juste s’amuser un peu. Comme d’habitude en fait. La jeune Fitzpatrick voulait toujours s’amuser… Peu importe les risques ou les conséquences. Elle avait l’habitude de se faire reprendre. Et ça lui amenait en quelques sortes l’adrénaline dont elle avait besoin quotidiennement.
Alors qu’Harper avait effectuée une cabriole pour se retrouver entre le mur et le jeune Ghost, il daigna finalement par se retourner vers elle. Son visage à quelques centimètres du sien, elle sentait son souffle chaud arriver sur elle. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de la jeune blonde. La température ambiante venait de monter en flèche, et la jeune femme ne comptait pas la faire redescendre.

DEVON ; Qu’est-ce que tu fous bordel ?

Elle glissa sa main dans la nuque, chaude, du beau blond, avant de rapprocher son visage de son cou, jusqu’à remonter légèrement au creux de son oreille.

HARPER ; Je m’amuse un peu. Tu devrais essayer des fois, répondit-elle dans un murmure.

Sans qu’il n’ait eu le temps d’émettre la moindre protestation, ou même qu’il n’ait eu le temps de remarquer quoique se soit, la jeune Irlandaise l’avait plaqué sur son propre lit, de manière à ce qu’il retrouve sur le dos, et elle, à califourchon sur lui, ses immobilisant ses bras. Ce qui ne relevait en rien d’un exploit à l’heure actuelle, vu l’état dans lequel se trouvait le jeune Ghost. A vrai dire, même si la situation était assez comique, Harper préférait nettement plus lorsque Devon avait toutes ses capacités physiques.

(c) morrigan

Qui aurait pu penser que les choses évolueraient de cette manière ? Qu'une simple sieste qui se voulait avant tout tranquille et sans problèmes, se trouve transformé en face à face plutôt ... très proche avec une Spy, une empoisonnante mais néanmoins superbe Harper Fitzpatrick. Devon ne pouvait le nier, il se passait quelque chose de très perturbant entre eux. Quelque chose que même eux n'arrivaient pas à comprendre, un espèce de lien physique, attraction indéfinissable depuis qu'ils s'étaient croisés pour la première fois dans les couloirs de l'université de Mystic Hallow. Seulement, même avec la découverte des listes, rien ne s'était arrête, ils en avaient été incapables. C'était trop fort, impossible à briser. Enfin, c'était ce que croyait Devon, mais depuis la mort de Lou, les choses avaient changé. Il ne pouvait pas se résoudre à faire comme si de rien était.

Seulement, quelqu'un serait rentré au même moment, il ne se serait sûrement pas dit la même chose. Et il avait beau eu prévenir Harper, cette dernière, de son habituelle insouciance et folie, n'en avait visiblement rien à faire. Devon n'arrivait à rien dans un tel état, telle une loque allongée sur un lit, dépendant des autres. Il détestait être dépendant de quoique ce soit. La seule chose dont il accepté être dépendant c'était la cigarette et ses médicaments. De toute façon, pour les médicaments, il n'avait pas vraiment le choix. Et là, il connaissait un peu trop bien Harper pour imaginer une seconde qu'elle allait s'arrêter là. Oh non, tant qu'elle aurait l'avantage, elle en profiterait. C'est pour cela que Devon ne répondit pas à sa remarquer, préférant garder le silence sur la soit-disant excitation qu'il ressentait. Assommée aux somnifères, il était totalement incapable de faire le ménage dans sa tête.

En effet, la température venait de monter d'un cran, et le fait qu'il ne portait rien sur le dos n'arrangeait rien. C'était peut-être la première fois qu'ils étaient aussi, vraiment proches. Proches comme ... enfin vous voyez ce que je veux dire. Et lorsqu'elle fut collée à lui, compressée à cause de l'étroit espace où elle se trouvait, les choses évoluèrent d'un cran. Elle adorait cela, ça se voyait. Quand Harper glissa lentement et sensuellement sa main dans son dos, Devon eut l'impression que l'air s'électrisait autour d'eux et que tous les poils de sa nuque se dressèrent. Sauf que le dernier cas n'était pas une simple impression, c'était la réalité. Cela le fut encore plus quand elle susurra à son oreille qu'il devait parfois s'amuser. Devon serra quelque les dents mais tous ses muscles l'abandonnèrent et son corps se décontracta étrangement à ce moment.

Mais, avant qu'il ne puisse réagir, elle le prit par surprise et profitant de sa faiblesse, réussit à le retourner. Devon ne sut comment, il se retrouva sur le dos avec une Harper à califourchon sur lui au niveau de ses hanches. Elle immobilisa même ses bras la traîtresse. Le blond fit comme si il ne cherchait pas à se débattre mais, face à la rapidité du mouvement, lui qui fonctionnait à deux à l'heure au moment même, il poussa un vrai gémissement, son visage se crispa quelques instants et ses yeux se plissèrent à cause de la lumière. Devon n'aimait pas paraître aussi faible, voilà pourquoi il tâchait de reprendre des forces, de se réveiller pour enfin montrer à Harper de quoi il était capable, qu'on ne jouait pas avec un Carter de cette façon. Il réussit. Malgré le fait qu'elle emprisonne ses bras, sur une impulsion subite et en force, Devon se redressa doucement dans on lit, même avec Harper sur lui. Ainsi, il se retrouva assis, luttant pour ne pas à nouveau s'écrouler, Harper presque sur ses genoux. Et surtout, leurs bouches à deux centimètres l'une de l'autre. Devon avait le regard comme bloqué sur ses lèvres, éprouvant soudain une drôle d'envie au creux du ventre. Une envie interdite. Le silence envahit la chambre, la tension et l'électricité de l'air devenaient de plus en plus palpables. La température avait dû éclater le thermomètre depuis longtemps et les deux jeunes gens avaient atteint un point de non retour. Car Devon, fut à deux doigts de craquer, mais vraiment à deux doigts. Mais soudain, le visage de Lou s'imposa dans son esprit, tel un flash pour lui rappeler ce qu'il était.

Ainsi, voyant que Harper était surprise de son intervention, il en profita pour la faire basculer sur le côté du mur, n'hésitant pas à prendre appuie sur l'intérieur de la jambe de la jeune femme pour s'aider. Délivré de son emprise, Devon en profita pour se lever rapidement du lit même si l'effort était couteux. Il resta debout, miraculeusement, car même s'il s'était senti mieux qu'à son réveil, il aurait mieux valu qu'il reste au moins assis. Le blond du s'appuyer contre la porte à cause de ses jambes flageolantes qui menaçaient de céder à tout moment, n'arrivant pas à le soutenir. Dos à Harper, il lâcha, en un murmure, difficilement.

DEVON ▬ Je pense pas vraiment à m'amuser en ce moment.

Depuis que sa sœur et sa mère étaient mortes, Harper faisait toujours en sorte de ne plus être touchée par des évènements du même genre, aussi tragiques soient-ils. Ce jour là, sa vie s’effondrait. Tout ce en quoi elle croyait s’était effondré du jour au lendemain. Ses parents lui avaient menti, eux même s’étaient mentis… Et elle en avait souffert. C’est pourquoi, quelques temps après, la jeune Irlandaise s’était promis que plus jamais elle n’aurait à revivre un moment pareil. C’est sans doute à partir de là, qu’elle a affiché un je m’en foutisme constant. Harper fait toujours en sorte que les évènements ne la touchent. Bien évidemment ça n’est pas réellement réalisable. Alors c’est une carapace qu’elle se fait. Faisant croire que ça ne la touche pas, ou ne la blesse pas. Pour ce qui était de l’histoire récente avec Lou et la falaise… Ca avait touché tout le monde. Forcément. Une Ghost & un Spy aux bords du précipice. Une histoire d’amour avortée… Tout le monde s’est retrouvée dans cette scène. Peu importe leur camp, tout le monde a perdu quelqu’un depuis cette foutue liste. Ce qui est arrivée à Lou aurait pu arriver à n’importe qui. Y compris à Harper s’y elle s’attachait un temps soit plus aux gens. Pour ce qui était de la mort de la jeune femme… Elle n’avait pas été plus touchée que ça. Enfin, oui elle la connaissait, et depuis ce qui était arrivée à sa sœur, elle se sentait concernée par toutes les morts « non naturelles ». Mais elle ne la connaissait pas personnellement. Pas autant que la connaissait Devon.

Avec agilité, Harper avait retourné le jeune Ghost et s’était retrouvée assise à califourchon sur lui, au niveau de ses hanches. Il semblait surpris. Il avait de quoi l’être. Elle avait été rapide. Immobilisant ses bras, Devon ne chercha pas à se défendre, ce qui l’intrigua quelque peu. Soit il cherchait un moyen de reprendre le dessus, soit il était réellement mort. Il poussa un simple gémissement qui n’eut pour effet que d’amuser un peu plus la jeune Spy. Mais d’un geste assez soudain, Devon se redressa, se retrouvant donc assis dans son lit, avec Harper sur les genoux. Seulement ce n’était pas tout. Ils étaient proches. Beaucoup trop proches. La jeune Irlandaise avait ses lèvres à quelques centimètres à peine de celle du beau blond. Elle était comme paralysée face à cette nouvelle proximité dont elle n’avait pas le contrôle. Ses yeux ne quittaient pas les lèvres de Carter, qu’elle se surprenait à mourir d’envie d’embrasser, mais elle n’arrivait pas à bouger. Un silence pesant avait envahi la chambre, seuls leurs respirations se faisaient entendre. La tension devenait palpable, l’air s’électrifiait, et nos deux jeunes espions étaient comme hypnotisés par les lèvres de l’autre. Il avait réussi à la surprendre, et ça, ce n’était pas donné à tout le monde. Mais soudainement, Devon fit basculer la belle blonde sur le côté, où elle était précédemment, contre le mur, pour finalement se lever du lit. La jeune Fitzpatrick mit plusieurs secondes avant de réaliser que le Ghost s’était barré. C’était bien la première fois qu’un mec ne l’embrassait pas alors qu’il en avait l’occasion. Enfin, la situation était quelque peu différente par rapport à d’habitude. Harper vit Devon s’appuyer contre la porte, sans doute avait-il fait un trop grand effort en ayant voulu la bouger, mais il ne semblait pas très stable. Il était dos à elle, et dans un soupir las, il lâcha quelques mots.

DEVON ; Je pense pas vraiment à m’amuser en ce moment.

Harper soupira avant de se lever d’un bond du lit. Elle se dirigea vers le jeune Ghost, et se planta devant lui. Elle cherchait à capter son regard alors qu’il tentait de l’esquiver.

HARPER ; Alors à quoi tu penses en ce moment ?

La jeune Irlandaise n’était pas du genre à s’intéresser aux autres, ou à se soucier de leur problème personnel. Elle-même en ayant une certaine quantité à gérer… Et puis elle était plutôt du genre égoïste, enfin, c’était loin de lui proposer un quelconque problème de conscience. Mais là… Il s’agissait de Devon, alors c’était différent. C’était toujours différent lorsqu’il s’agissait de lui. Elle se préoccupait réellement de ce qui pouvait l’inquiéter ou le perturber. Evidemment elle ne le montrait pas… ou elle posait ses questions de manière détournée. Sauf aujourd’hui. Elle n’y était pas aller par quatre chemins.

(c) morrigan

A coire qu'il ne serait jamais tranquille, que toujours, ses vieux démons viendraient le hanté, dans la réalité ou bien dans ses rêves, éveillé ou endormi. Là, en l'occurrence le démon avait des allures d'ange blond aux yeux clairs et sentait la provocation à plein nez. Harper se réjouissait tellement de l'avoir entre ses mains que ça aurait pu se sentir à des kilomètres. Mais heureusement que ce n'était pas tout à fait exact. La présence de la Spy aurait été sentie par tout le monde ici autrement. La crainte d'être découverts ? En effet, elle aurait été exictante dans une autre occasion, si Devon n'avait pas été celui pour qui les conséquences auraient été les plus catastrophiques. Déjà que certains Ghosts n'avaient plus confiance en lui après qu'il ait couvert Lilith et que ça avait couté la vie à Lou, si on le voyait dans le même lit qu'un membre de l'autre camp et en plus de tout ça, pas très habillé, il était mort. Et encore le mot était faible aux yeux du blond. Il était différent des autres Ghosts d'accord, mais cela ne voulait pas dire pour autant que les quitter ne lui ferait rien, surtout si c'était en tant que traître. Devon avait été élevé pour être Ghost et mourir Ghost. Il estimait avoir perdu suffisament de choses en chemin, d'avoir sacrifier une vie entière pour ne pas finir à la porte du manoir et exilé. Encaisser une telle chose serait impossible pour le jeune Carter.

Pourtant, il avait du mal à penser en ce moment même aux conséquences que pourraient avoir cet entrevu rapproché. Premièrement à cause de son état anormal et deuxièmement parce qu'il était clairement dominé. Bon d'accord, et parce que troisièmement, la situation toute entière le perturbait quelque peu. Harper elle seule le perturbait, et les somnifères n'avaient cette fois rien à voir là-dedans. Si au départ, Devon se laissait docilement faire, c'était pour mieux lui faire baisser sa garde et surtout, pour lui faire gagner des forces. Il était du genre à prendre son mal en patience et non à se transformer en hystérique. A y réfléchi, il avait déjà connu de telles situations, en mission ... Ouais mais là c'était carrément différent. Harper restait Harper de toute manière. Il aurait dû se débarrasser d'elle, même à moitié endormi, il aurait du savoir comment la faire partir quand même, pressentant que quelque chose n'allait pas tarder à se passer, ils étaient déjà allés trop loin dans leur relation plutôt compliquée et avaient atteint un point de non retour. Devon en eu la confirmation quand lui même se laissa prendre au piège. Assis dans son lit, torse apparant, Harper sur ses genoux et pratiquement contre lui .... Là n'importe qui serait entrer ... Bref. Il aurait voulu, réellement voulu arrêter de fixer ses lèvres pleines mais au plus profond de lui, Devon savait qu'il en était incapable. De toute façon, si ça avait été pour la fixer dans les yeux après, le problème aurait été toujours d'actualité. Ayant récupéré une partie de ses forces comme une partie de son esprit, il se rendit compte à quel point, pour la première fois, à quel point il en avait envie et surtout, qu'il avait l'opportunité de le faire. C'était comme si quelque chose en Devon refusait de détourner les yeux de cette vision si ... hypnotisante et était vraiment à deux doigts de craquer.

Il dut se faire violence pour tout stopper avant qu'il ne soit trop tard. Et sa raison avait choisi le meilleur moyen pour le faire revenir sur Terre : le souvenir douloureux de Lou. Devon eut alors une once de dégout, non pas pour Harper mais pour lui même, à cause de la manière dont il agissait avec les autres ces derniers temps. Le blond renversa habilement la jeune irlandaise sur le côté, la place qu'elle avait occupé quelques minutes auparavant. Sur le moment, il se moqua de la façon dont elle avait pu le prendre, il voulait une pause. Le silence ce fit pendant quelques secondes alors où, chancelant, Devon appuyé contre la porte chercha à récupérer et à faire des efforts poour tenir debout. Mais, comme il se doutait, Harper ne laissa pas tomber son but premier, voyant qu'elle n'aurait bientôt plus l'avantage. Elle vint soudain se planter devant lui, cherchant à ce qu'il a regarde dans les yeux. Devon détourna le sien, pour terminer par lui tourner le dos en avançant de quelques pas. Lâche.

DEVON ▬ A rien. Je suis un con et c'est bien connu, les cons ne pensent pas.

Ouaah ... Il se demanda sur le coup où il était allé chercher cette réponse assez ... étrange, mais Devon savait qu'elle était en partie vraie. Se souvenant soudain grâce à un courant d'air provenant de la fenêtre ouverte qu'il ne portait rien sur le dos, le blond alla enfiler une chemise blanche qui traînait sur le dossier d'une chaise. Avant de commencer à la boutonner, il refit face à Harper et murmura d'un ton qui se voulait résolu et ferme.

DEVON ▬ Je crois qu'il vaudrait mieux que tu partes.

La vraie question était plutôt : en avait-il vraiment envie ? Qu'elle parte en le laissant seul à déprimer dans sa chambre ? Devon ne voulait même pas savoir la réponse à cette question, sachant très bien que les deux solutions seraient les mauvaises. Ses doigts commencèrent à boutonner sa chemise et ses yeux se baissèrent automatiquement, comme pour s'occuper.

Pour rien au monde Harper n’aurait échangé sa place pour celle de Carter. Pas forcément parce que c’était un Ghost. Mais nettement plus parce qu’il était Leader. Ca impliquait tout un tas de responsabilités qu’elle n’aurait jamais été capable, ou plutôt n’aurait jamais voulu, endosser. Il y avait toujours quelque chose à surveiller, il y avait toujours des conséquences pour tout… Y compris en ce moment même. Si Devon se faisait prendre avec une Spy dans sa chambre… Puis comme le jour où Lou était morte… Ils avaient découverts l’infiltration de Lilith et Luke, Devon avait du faire certains choix, en justifier d’autre… Pas simple.

Harper perdait rarement le contrôle de la situation. Peu importe la nature de celle-ci. Avec un mec, avec son père, face à ses professeurs, ou même en mission. C’était plutôt elle qui avait tendance à déstabiliser ses adversaires. Et ce, de toutes les manières possibles. Elle ne lésinait pas sur les moyens, et à vrai dire, elle n’avait aucune limite. Tout était bon pour gagner. C’est du moins ce que pensait la jeune Irlandaise. Elle avait toujours fonctionné ainsi… Seulement aujourd’hui, depuis bien longtemps, elle s’était laissée surprendre. Et elle ne contrôlait absolument plus la situation. Ce qui avait le don de totalement la faire flipper, et dans ce cas là, de la paralyser. Elle restait immobile, collée à Devon, hypnotisée par ses lèvres. En un rien de temps la situation s’était retournée. C’était pourtant elle qui était entrer dans cette chambre, sans son accord. Elle qui à la vue de cet ange blond endormi, avait décidé de s’amuser avec, qu’il le veuille ou non. Elle qui, lorsqu’elle s’était aperçu qu’il n’avait pas la totalité de ses capacités, avait décidé d’en profiter au maximum. Elle qui s’était installée à califourchon sur les hanches du jeune Ghost… Et elle qui avait perdu le contrôle lorsqu’il s’était relevé et approcher de trop prêt. Elle qui s’était sentie faible lorsqu’il avait eu l’occasion de l’embrasser.
Profitant de cet instant de faiblesse, Devon fit basculer la jeune Irlandaise sur le côté avant de se lever. Notre gueule d’ange vint se placer devant le Ghost, qui se tourna de manière à éviter son regard et être dos à elle.

DEVON ; A rien. Je suis un con et c’est bien connu, les cons ne pensent pas.

Harper hallucina quant à ce qu’il venait de dire. Il délirait le pauvre ! Jamais elle n’avait pensé, ou ne penserait que Carter était un con. Elle se demandait réellement ce qu’il pouvait bien avoir, ce qui le perturbait tellement, mis à part qu’une Spy était dans sa chambre. Mais surtout, elle avait envie de savoir ce qui l’avait brutalement tiré de… de ce qu’il se

DEVON ; Je crois qu’il vaudrait mieux que tu partes.

Alors que le jeune Ghost commençait à boutonner sa chemise, Harper haussa un sourcil, surprise de ce qu’il lui disait. Reprenant ses esprits, elle planta son regard dans le sien, et déboutonna les boutons de la chemise de Devon qu’il venait juste de boutonner. Peut être valait-il mieux qu’elle parte, mais peut être aussi qu’aucun des deux n’en avait réellement envie. Une fois tous les boutons détachés, elle prit la parole.

HARPER ; J’ai pas pour habitude de faire ce qui est au mieux Devon. Tu veux vraiment que je parte ?

(c) morrigan

La situation avait beau s'améliorer pour Devon, cela ne l'empêchait d'être toujours à moitié dans les vapes, une chance qu'il soit sportif et endurant pour rester debout et supporter tout ça. Ce qu'il venait de se passer avec Harper ... enfin la séance de jeux d'Harper en quelque sorte. Okay leur relation était assez unique en son genre mais quand même, pas à ce point ! Elle avait pensé pouvoir s'amuser avec lui comme on s'amusait avec un bon petit toutou mais d'une manière unique en son genre et quand Devon avait enfin su 'riposter', elle s'était retrouvée en pleine déconvenue. Le problème, c'était que Devon c'était lui même mis dans la même situation. Et cela, cela n'était pas prévu, qu'il soit autant perturbé par cette proximité avec Harper. Visiblement, c'était la même chose pour la jolie blonde. Il n'aurait pu expliquer pourquoi mais les lèvres de la Spy avait quelque chose ... d'hypnotique et de très attirant. Seulement il ne fallait pas et Devon finit par se rappeler qu'ils n'étaient pas dans le même camp et surtout, qu'il s'était passé beaucoup trop de choses ces derniers temps pour qu'il laisse une telle chose se produire. Peut-être qu'avant, il aurait craqué mais quand le visage de Lou et son corps, difforme aux pieds des falaises revinrent dans on esprit, le blond arrêta tout.

Là non plus, Devon n'aurait pu dire comment il avait réussi à la repousser mais c'était fait et bien fait. Il alla jusqu'à la porte en titubant légèrement, encore sous l'effet des somnifères. Il se jura à ce moment, alors qu'il n'était même pas capable de tenir debout tout seul, de faire attention avec les somnifères. Devon savait pertinemment qu'il ne pouvait pas se promettre de ne plus en prendre parce qu'il savait ... bah qu'il en prendrait encore, mais il prendrait garde à tout fermer. Alors qu'il se tenait à la porte, le blond en profita pour reprendre des forces même si la venue d'Harper l'obligea à faire demi-tour. Il avait été sincère, aussi étrange que ces paroles fussent. Devon avait joué au con ces derniers temps et il en payait les conséquences. Qu'il soit leader ? Rien du tout, les adultes l'avaient juste fait pour ce qu'il avait balancé aux Spies après que Lou ... Bref. Le blond c'était considéré comme le dernier des cons des centaines de fois depuis cette soirée et s'il ne m'était pas un terme à ce face à face avec Harper, il le serait encore plus.

Mais il la connaissait, elle avait beau être Spy et blonde, Harper était loin d'être bête, elle savait toujours y faire pour mener son monde en bateau. Quand il vit qu'elle était en train de déboutonner sa chemise qu'il comprit que tout n'allait pas être simple. Malgré lui, une décharge électrique parcourut son échine en songeant à ce qu'elle avait fait. Elle posa la question fatidique. Ils levèrent les yeux l'un sur l'autre en même temps. Après quelques minutes d'un silence comme ceux qu'il y avait eu auparavant entre eux, Devon savait qu'il devait répondre, autrement il aurait semblé hésité. Mais n'était ce pas vrai ? Tenait-il vraiment à ce qu'elle porte ? Il répondit, aussi sur de lui que possible en la fixant dans les yeux.

DEVON ▬ Oui.

La situation commençait à changer, progressivement. Devon reprenait de plus en plus de force. Il semblait un peu plus conscient que lorsqu’elle était arrivée. Il comprenait ce qu’elle lui racontait, tout comme il savait que rien ne serait simple avec Harper. Il avait même réussit à la faire bouger. Certes en la perturbant de manière… Inhabituelle. Mais il avait réussi un exploit que peu de personnes pouvaient se vanter. Mais elle n’allait pas abandonner. Et puis… Si le jeune Ghost reprenait des forces et retrouvait sa parfaite condition, physique & mentale, le « combat » serait sans doute nettement plus équilibré qu’il y a quelques minutes. Enfin, la jeune Fitzpatrick savait tout de même qu’il était loin d’être au maximum, bien au contraire. Le jeu serait peut être encore plus amusant. Peut être qu’elle n’était pas venue seulement pour faire de Devon ce qu’elle désirait.
Alors qu’il venait de se dégager de l’emprise d’Harper, le beau blond essaya de reprendre le contrôle de la situation, évitant son regard, et lui demandant de partir. Sauf qu’elle ne voulait pas partir. Et elle avait un doute quant à ce que désirait réellement Devon. Alors qu’il avait commencé à boutonner sa chemise, Harper se mit à faire l’inverse, tout en lui demandant ce qu’il voulait vraiment. Un silence aussi électrique que celui qu’il y avait quelques minutes plus tôt, puis il se décida à répondre.

DEVON ; Oui.

La jeune Irlandaise soupira avant de lever les yeux au ciel. Qu’il se lâche deux secondes. Qu’il oublie son foutu règlement et tout ce qui allait avec. Qu’il arrête de parler avec sa tête, mais plus selon ses envies.

HARPER ; Tu comprends vraiment rien… C’est pas comme si t’avais le choix en plus de ça. Et t’as des progrès à faire pour être convaincant… Dit-elle le sourire aux lèvres.

Une fois tous les boutons de la chemise de Devon défaits, elle passa derrière lui, pour la lui enlever, sans franchement lui demander son avis. Mais comme pour le reste, même s’il le lui avait donné, et que ça allait à l’encontre de ce qu’elle avait en tête, elle n’en aurait pas tenu compte. La jeune Irlandaise le poussa jusqu’à son lit, sur lequel il finit par tomber, assis. S’asseyant face à lui, sur ses genoux, elle glissa une de ses mains dans ses cheveux. Ca pouvait paraitre con, mais sa chevelure blonde la faisait craquer. Du moins en plus de son corps de dieu grec.
Harper approcha son visage un peu plus de celui du Ghost, elle savait très bien ce qu’elle faisait. Quoiqu’en fait pas tellement. Peu importe, elle en avait juste envie. Et si elle ne le faisait pas, ça allait tout simplement l’obséder. La jolie blonde posa ses lèvres sur celle du jeune espion, avant de finalement l’embrasser tendrement. Ses lèvres étaient douces, légèrement sucrées, agréable. Délicatement, elle recula son visage du sien, guettant la moindre réaction de Devon. Puis elle revint, à quelques millimètres de ses lèvres. Elle pouvait sentir son souffle chaud contre sa bouche. La jolie blonde s’approcha, encore un peu plus, avant de pivoter, grâce à une pirouette, de manière à être sur le lit du Ghost. Toujours assis, alors qu’elle contemplait le plafond, elle jeta un coup d’œil, à Devon, amusée.

(c) morrigan

Si Harper avait l'impression de perdre le contrôle de la situation, Devon était dans le même état. Son état fiévreux se voulait discret mais traduisait bien le fait qu'il n'avait plus rien l'impression de contrôler, que les secondes qui passaient étaient toutes plus longues les une que les autres et pourtant, tellement bonnes ! C'était cela le souci, à part le fait d'avoir une Spy dangereuse dans sa chambre, Devon avait cette désagréable et en même temps étrange sensation de n'être que le fruit de sentiments contraires, totalement contraires. Le blond avait la sensation de subir et en même temps de contrôler, d'être complètement endormi et en même temps éveillé, de savoir ce qu'il faisait et en même temps pas du tout, de ... de détester la présence d'Harper et en même temps de l'adorer. Il n'y avait qu'elle qui pouvait lui faire ressentir de telles choses, à une telle intensité. C'était cette peur mêlée à l'excitation d'interdit, d'être découvert d'une seconde à l'autre.

Et pourtant, il fallait qu'il arrête ce petit jeux avant de se brûler les aide. Harper avait l'air de se moquer des conséquences que pouvaient avoir leur entrevue actuelle s'ils étaient découverts mais sur ce coup là, Devon devait avouer que non. Les autres Ghosts ne supporteraient pas une nouvelle 'trahison' de sa part et là, tout irait très mal. Pour lui et pour le reste du clan. Si avant l'épisode Lou, Devon s'en serait moqué ? Il y a beaucoup de chance oui. Le fait d'avoir une Spy dans sa chambre, en particulier Harper avec qui il s'entendait bien, ne l'aurait pas dérangé. Seulement avec l'image de son ex petite amie écrasée contre les rochers, en bas des falaises, c'était assez ... perturbant. Surtout quand on était en train de culpabiliser comme Devon. Voilà pourquoi il finit par repousser Harper quand elle se mit à le fixer et voilà pourquoi il lui dit qu'elle devait partir. C'était mieux pour tout le monde ... n'est ce pas ? Car même avec le fait qu'il venait d'avoir plusieurs contacts très rapprochés, comme le fait qu'elle venait de déboutonner les boutons de sa chemise, Devon devait garder la tête froide. Harper le provoquait, elle jouait avec lui, non contente de ne pas avoir pu profiter plus de sa période 'légume'. C'était à lui de montrer qu'il était le plus fort.

Seulement, le blond aurait dû savoir que la demoiselle n'allait pas s'arrêter là. C'était dans ses gènes, sa mère était aussi têtue qu'elle, ce qui prouvait que même les Ghosts pouvaient en avoir, contrairement à ce que peuvent penser les Spies. Alors quand Devon sentit sa chemise glisser sur ses épaules et l'air frais frôler sa peau, il se doutait que les choses n'étaient pas terminées sauf que, n'étant pas totalement rétabli par rapport aux somnifères, ses réflexes restaient amoindris. Harper le mena jusqu'à son lit habilement ou Devon atterrit, nauséeux car il s'était assis trop brusquement. Comme d'habitude la jeune femme en profita pour se glisser sur ses genoux. Elle était vraiment douée pour ce genre de chose ... La tête de Devon tourna encore pendant quelques instants jusqu'à ce qu'Harper passe sa main lentement dans ses cheveux et de façon ... bah à la Harper quoi ! Et presque aussitôt après, alors que les yeux fermés, il essayait de reprendre ses esprits, ce fut à ce moment que le jeune homme sentit les lèvres de la blonde sur les siennes. Elle l'avait embrassé ...et même si c'était un jeu, c'était la première fois qu'il goûtait à ses lèvres, même étant complètement stone. Enfin à moitié. Le tout dura quelques secondes où Devon devait l'avouer, il n'aurait jamais pensé qu'Harper était capable d'autant de ... douceur. Et avant qu'il ne s'en rende compte réellement, la chose s'imposa à lui comme un échec de plus : il s'était encore laissé faire. Alors qu'à nouveau ils étaient vraiment très proches et en plus, rappelons que Devon était torse-nu, Devon essaya de se concentrer pour remettre le masque d'impassibilité qu'il y avait d'habitude sur son visage.

Il allait lui dire quelque chose mais une fois de plus, Harper fut plus rapide et pas une autre pirouette, se retrouva allongée sur son lit tranquillement derrière lui. Devon devinait son sourire amusé même sans la regarder mais, il devait tout faire sauf craquer. L'ancien Devon l'aurait sûrement fait, mais pas celui-là. Elle voulait qu'il soit plus convainquant ? Très bien. De là à dire qu'il en avait envie c'était une toute autre chose. Le jeune Carter, depuis la disparition de Lou avait voulu mettre sur pause indéterminée toutes ses relations avec les Spies. Autrement dit, les éviter les plus possibles. Devon commença à perdre patience, tant mis s'il ne portait rien sur le dos, cela ne l'avait jamais dérangé auparavant. Aussi énervé par cette situation qui le dépassait qu'il pouvait l'être dans un état pareil, Devon se leva brusquement et se retourna brutalement vers elle. D'un mouvement rapide, il empoigna ses deux poignets presque violemment et l'obligea à se lever. C'était trop pour lui.

DEVON ▬ Tu comprends pas ! Les choses sont plus comme avant Harper ! Depuis la mort de Lou les choses ont changé, tout a changé à commencer par le fait ... Au stade où j'en suis si on me voit avec toi ou un autre Spy je suis mort avec ce que j'ai déjà fait ! C'est mon clan bordel ! Tu peux comprendre ça ?

Là, c'était lui qui perdait le contrôle. Devon venait de laisser sa colère et ses angoisses ressortirent, tout cela le poussait à bout. Il y mettait toutes ses forces, voulant qu'elle s'éclipse pour avoir la paix ... Harper l'avait perturbé, beaucoup trop perturbé. Pendant qu'il avait parlé, il l'avait regardée dans les yeux tout en l'amenant près de la fenêtre où elle était entrée quelques minutes avant. Devon gardait les idées claires au maximum, son visage impassible devait faire comprendre à Harper qu'il était très sérieux. Il se tairait sur cette fois, il la laisserait partir mais ça serait la dernière fois qu'il rendrait service à un Spy. Mais rien ne se passa comme prévu.

Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir des chambres des garçons. Et même, des éclats de voix. Devon reconnut celle d'Ashton, un de ses colocataires, qui parlait avec un autre Ghost. Nul doute qu'il allait venir ici, dans leur chambre. Devon ouvrit de grands yeux et lâcha enfin Harper, mâchoire crispées. C'est alors qu'il fit quelque chose de complètement contraire à ce qu'il aurait dû faire. Devon murmura entre ses dents.

DEVON ▬ Va te cacher dans l'armoire là ! Magne toi Harper !

Elle avait le choix de lui faire confiance ou non. Seulement, dans quelques secondes, la porte allait s'ouvrir, révélant son colocataire sur le seuil. Devon se précipita pour s'asseoir sur son lit et fit mine de se réveiller à peine. La poignet de la porte bougea.

DEVON ;Tu comprends pas ! Les choses sont plus comme avant Harper ! Depuis la mort de Lou les choses ont changé, tout a changé à commencer par le fait ... Au stade où j'en suis si on me voit avec toi ou un autre Spy je suis mort avec ce que j'ai déjà fait ! C'est mon clan bordel ! Tu peux comprendre ça ?

Devon laissa exploser sa colère, Harper en était paralysée. Elle ne l’avait jamais vu comme ça. En exposant la sienne, il venait de déclencher celle de la jeune femme. Elle n’était pas forcément tournée vers lui, mais vers tout ça, tout ce qu’ils étaient. Elle en avait marre de cette foutue guerre. Certes elle ne pouvait pas blairer la moitié des Ghost, mais ils auraient pu être des simply que ça serait revenu au même. Elle ne supportait pas leur comportement, leurs idéaux… Sa mère avait suivi ces idéaux, et elle en était morte ! Mais il y en avait certains, comme Devon, qu’elle appréciait. Même si ce n’était pas le genre de choses qu’elle se plaisait à crier sur tous les toits.

HARPER ; Vous m’emmerdez tous avec votre camp ! Depuis la mort de Lou, ouais j’en suis désolée ! Mais quoi ? Ca fait des années, et des années que c’est comme ça ! Mensonges, trahisons, amours secrets, c’est ça notre quotidien ! Clan ou pas ! On faisait comment avant cette putain de liste ?! On était tous ensemble !

Devon l’avait amené jusqu’à la fenêtre, voulant sans doute, une fois de plus, qu’elle parte de sa chambre. A bout de nerfs, la jeune Irlandaise allait finir par abandonner, aussi inhabituel que se soit. Mais l’un comme l’autre se figèrent lorsqu’ils entendirent des bruits de pas dans le couloir. Ainsi que des rires. Le jeune Ghost semblait reconnaître l’une des voix. Dans un geste inattendu, il lâcha Harper, avant de lui désigner le placard.

DEVON ; Va te cacher dans l'armoire là ! Magne toi Harper !

La belle blonde écarquilla les yeux, pas franchement sûr de ce qu’il lui demandait, ou s’il était vraiment sûr de ce qu’il lui demandait. Mais elle s’exécuta rapidement. Une fois le placard refermé, elle entendit Devon marcher dans sa chambre, puis plus rien. Sans doute était-il retourné à son lit ? Mais rapidement elle put reconnaitre le bruit de la poignée ainsi que de la porte qui s’ouvre. Tout s’enchaîna rapidement. Harper n’arrivait pas à tout discerner mais il semblait que ce jeune homme soit le coloc’ du Ghost. Apparemment, il était venu chercher quelque chose. Sa veste ? Sur le coup, la blondinette se demanda ce qu’il pouvait bien en faire vu la température extérieure. Mais peu importe. A vrai dire, elle s’en foutait tant qu’il sortait rapidement de cette chambre. Au bout de quelques minutes, la Spy entendit la porte se refermer, ainsi que les bruits de pas et bavardages s’éloigner. Attendant encore un peu par sécurité, Devon finit par lui ouvrir la porte, l’invitant à sortir de ce maudit placard.

HARPER ; Merci…

Ce fut Harper, qui, à son tour, se dirigea vers la porte de sa chambre, pour en tourner le verrou. Elle se tourna alors vers Devon, et s’avança jusqu’à lui. Levant la tête, elle planta son regard dans le sien.

HARPER ; On ne risque plus d’être dérangé. Maintenant… Tu veux que je reste, ou que je parte ?!

(c) morrigan

Comment expliquer les choses, définir des mots qui dépassent votre pensée. Cette horrible et en même temps excitante sensation de ne rien contrôler, de ne pas savoir de quoi la prochaine minute sera faite. Devon n'était pas du genre à aimer que tout son avenir soit programmé mais dans une telle situation, il aurait aimé avoir un mode d'emploi, qu'on lui dise comment faire pour sortir de là. Parce qu'autant dire qu'en cas actuel, au moindre faux pas il ... Oh ! mais merde ! De toute façon, les faux pas, il les avait déjà fait et ça avait commencé au moment où il n'avait pas fermé cette putain de fenêtre de merde. Oui en gros, Devon pouvait s'en prendre qu'à lui même, mais face à Harper, avec ce qu'il venait de se passer, pas le temps de ... enfin il fallait aller de l'avant, comme disait sa mère.

Mais comment faire quand on avait l'impression d'être à la merci de quelque chose ... ou de quelqu'un. Il l'avait été un certain temps seulement, mais l'effet des somnifères commençant à s'atténuer, il avait repris doucement le dessus face à Harper. Mais pour quoi faire ? Au moins, être incapable de bouger lui donnait une excuse pour ne pas ... répondre aux gestes de la jeune femme mais à présent, plus aucune chose ne pourrait le pardonner. Oui car il n'était même pas sur de quoi il pouvait être capable lui même, s'en était effrayant et perturbant mais il garda tout à l'intérieur. Devon devait rester fort et sans faiblesse, en tant que leader qui plus est.

Sa faiblesse actuelle, c'était Harper. Pourquoi était-elle venue déjà ? Pour rien bien sur, pour défier les Ghosts sûrement. Pour le voir ? Ah pourquoi se posait-il ce genre de questions ? Tout cela le mettait en colère, en colère contre ce démon blond et contre lui pour ne pas savoir ce qu'il voulait. Il avait laissé ce sentiment incontrôlable commencer à le consumer et apparaître. Ce n'était qu'un commencement, cette tirade qui lui avait paru très longue et à laquelle Harper répondit sur le même ton. Et eux seuls savaient que quand ils étaient tous les deux en colère, face à face, il pouvait se passer des choses ... des choses. Pourtant, Devon avait cru voir de la stupeur dans ses yeux, comme si elle ne s'attendait pas à ce qu'il explose ainsi. Mais c'était le cas, trop de choses pesaient sur sa conscience depuis quelques temps. Ils se défièrent du regard pendant quelques secondes, le blond cherchait une réponse mais impossible car au fond de lui, Devon savait très bien qu'elle avait raison. Avant il n'y avait pas de clan, et c'était tellement mieux ainsi.

Face à ce nouvel échec, il aurait voulu plus que jamais qu'elle parte, comme le laissait pressentir le fait qu'il la tirait vers la fenêtre. Seulement, chose incompréhensible, quand des bruits de pas se firent entendre, Devon fit tout le contraire. Choisir était trop difficile on dirait. Laissant parler son instinct, il lui indiqua l'armoire pour se cacher et même si elle sembla perdu elle aussi par se revirement de situation, Harper obéit. Pas le temps de se poser de question. Il retourna sur son lit pour faire mine devant son colocataire que tout était normal. Il était revenu chercher sa veste, si seulement il savait qu'une Spy était dans leur chambre, se dit Devon. Dénoncer Harper ne lui traversa pas une seconde et pourtant, il aurait pu le faire. Théoriquement, il aurait dû le faire, mais non. Une fois son camarade Ghost éloigné, le soulagement et en même temps l'oppression. Le blond fit signe à la demoiselle qu'elle pouvait sortir de sa cachette. Harper lui adressa un merci perturbé, Devon hocha la tête, perturbé lui aussi par ce qu'il venait de se passer. Que venait-il de se passer au juste ? Ah oui, il venait encore une fois d'aider un Spy, comme si sa première expérience ne lui avait pas suffi. Dans ses pensées, il ne réagit pas quand elle alla fermer la porte à clef, il serra simplement les poings, ferma les yeux en pensant ... non, en ne pensant à rien du tout. Elle planta son regard dans le sien, maintenant qu'ils étaient seuls et posa à nouveau la question qu'elle n'aurait jamais dû poser. Soudain, Devon sentit une drôle d'envie monter en lui, lui tordre le ventre et il leva les yeux au ciel, à bout.

DEVON ▬ Je devrai dire oui ....

Trop. Se laissant complètement aller, le temps des question intérieures étaient révolues, se dit il. Poussé par une pulsion incontrôlable, Devon plaqua Harper contre un des murs de la chambre avant de stopper ses lèvres à environ un centimètre des siennes, il voulait tenté une dernière fois de résister, pour l'honneur. Impossible, et le ton de sa voix en exprimait tout son désespoir et toute sa lutte intérieure. Il maintenait les bras d'Harper sur le côté.

DEVON ▬ Pourquoi t'es venue ... dis moi pourquoi ... je veux la vérité.

Harper contrôlait la plupart des situations. Que ça soit dans sa vie « professionnelle », ou dans sa vie privée. Dans ce dernier cas, ce n’était pas bien compliquée… Avec leur caractère de merde qu’elle avait, il n’était pas bien dur d’éloigner les gens, et elle-même, avait beaucoup de mal à s’attacher… Alors ça limitait les « pertes de contrôle ». Sauf qu’il fallait croire qu’aujourd’hui faisait parti de ces jours d’exception où la jeune Irlandaise ne contrôlait plus grand-chose. La situation avait vite dérapé sans qu’elle ne comprenne trop pourquoi. Elle savait qu’elle en était à l’origine, mais elle était désormais incapable de la reprendre en main. La jolie blonde n’avait plus qu’une chose en tête : Devon. Le provoquer, l’embrasser, le toucher, le caresser, lui parler, le griffer… Ce ghost provoquait chez elle des réactions opposées. Elle aimait le voir, mais sa présence lui tapait rapidement sur le système. Elle le trouvait séduisant, mais s’imaginer avec la repoussait. Elle l’appréciait, mais sa condition de Ghost l’exaspérait…
Tous deux furent surpris lorsque les bruits se firent entendre, mais rapidement, ils gérèrent la situation, espérant bien évidemment que ça ne dérape pas plus que ce que ça n’était déjà. Harper se demandait tout de même pourquoi elle s’était cachée. Après tout, elle était là pour l’emmerder… Alors même si elle aussi, aurait de gros ennuis si elle s’était faite prendre, ce n’était généralement pas le genre de choses qui l’arrêtait. Au contraire, elle que l’on surnommait « l’incontrôlable »… Peut être était ce pour éviter des ennuis à Devon ? Peut être qu’au fond, elle ne souhaitait pas tant que ça lui attirer des problèmes… aussi excitant soit-il de se faire prendre !

DEVON ; Je devrai dire oui ....

Le temps de sa voix avait changé, mais elle n’eut pas le temps d’y réfléchir qu’elle se retrouva plaquer contre un des murs de la chambre, les lèvres du beau blond à même pas un centimètre des siennes. Sa respiration était plus saccadée, surement dû à l’adrénaline, mais merde ce que c’était bon. Elle sentait son souffle chaud sur ses lèvres, c’était tout bonnement excitant, encore plus que de se faire plaquer contre un mur…

DEVON ; Pourquoi t'es venue ... dis moi pourquoi ... je veux la vérité.

Un sourire malicieux s’installa sur les lèvres de la jeune Irlandaise. Elle ressentait un léger désespoir dans la voix de Devon, comme une lutte intérieure qu’il s’interdisait de lui montrer, mais à laquelle il venait de céder. Pourquoi elle était venue ? La seule réponse acceptable était « pour te faire chier ». Ce qui n’était pas totalement faux. Mais elle aimait vraiment la compagnie de Devon… Le seul qui pouvait se vanter de réussir à la calmer dans ses excès de colère…

HARPER ; Pour te faire chier Devon… pour prendre des risques et m’amuser une fois de plus…

Elle le provoquait une fois de plus, et s’en amusait. Sans prévenir, elle passa sa main derrière la nuque de Devon, et l’amena brutalement à elle… Pour le peu d’espace qu’il y avait encore entre leurs lèvres. Elle l’embrassa passionnément. Il n’était pas le seul à se retenir depuis plusieurs minutes. Et il fallait bien que cette patience, cette fougue, ou appeler ça comme vous voulez, sorte. Le baiser s’enflamma rapidement, ce qui ne fit que réjouir la jeune Spies. Elle retourna la situation, plaquant à son tour Devon contre le mur, avant qu’il ne reprenne, une fois de plus, la situation en main.

(c) morrigan

Être leader, Devon savait ce que ça signifiait, il avait vécu toute une partie de sa vie avec un futur leader, mais ce qu'oubliait souvent les gens, c'était que le jeune homme n'avait pas eu le choix. On ne refuser pas une telle proposition, surtout quand on était dans son cas à lui. C'était comme ça qu'il avait compris qu'en fait, les adultes tenaient plus à l'avoir à l'œil qu'autre chose, profitant au passage du fait que sa famille soit remplie de Ghosts fidèles à la cause. Maintenant, quand on regardait le clan, c'était lui qu'on jugeait en premier et cela, il commençait doucement à s'habituer. Voilà pourquoi Devon paraissait encore plus torturé qu'avant, tiraillé entre ses nouvelles responsabilités et son indépendance, son véritable lui emprisonné à l'intérieur mais incapable de pouvoir se libérer. L'ancien Devon était parti, à jamais peut être ... Avant, il n'aurait pas autant bataillé pour ne pas céder à Harper, il aurait tout de même essayé une ou deux minutes puis aurait fini par se laisser aller, histoire de montrer un peu plus que ce n'était pas un Ghost comme les autres et qu'il avait accessoirement une grande gueule, qu'il se moquait de tout.

Seulement là, c'était tout le contraire. Normalement il aurait su exactement ce qu'il faisait, où cela le mènerait d'agir de la sorte avec Harper, sauf que là, cela faisait très longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi perdu tout moment confondu. Perturbé, l'esprit comme enveloppé dans un voile de brume, Devon avait l'impression d'être shooté, comme lors d'une partie de sa vie où la tonne de médicaments qu'il avait à prendre le terrassait tellement qu'il n'arrivait même plus à manger. Sûrement la période la plus pénible de sa vie qui avait duré quatre mois avant qu'il n'ait pu enfin changé de traitement. Oui cela définissait absolument l'état actuel dans lequel il se trouvait et si vous voulez mon avis, les restes de somnifères n'arrangeaient rien du tout.

Il n'allait pas s'en sortir, ce qu'il venait de dire le prouvait. C'était tellement loin de l'image qu'il donnait d'habitude que Devon en venait à ne pas se reconnaître lui même. Laisser une pulsion l'exposer à des telles risques, comme s'il n'agissait plus que par instinct, se retrouver si proche de l'objet qui en même temps vous tente à vous en damner en enfer et que vous redoutez tellement que vous voudriez vous enfuir en courant, c'était ce que lui faisait ressentir Harper à ce moment même. Haha, s'il en venait à ce genre de conclusion, les choses n'iraient pas à s'améliorant pour lui, mais faible comme il était, c'était déjà trop tard pour lui. Devon et Harper restèrent encore à quelques centimètres l'une de l'autre, lui la maintenant toujours contre le mur. S'ils l'étaient encore, c'était parce que du côté de Devon, il cherchait encore à résister. Un sourire malicieux s'afficha sur les lèvres de Harper dont il sentait le souffle chaud lui caresser la joue et son odeur par autour autour de lui. Il avait l'étrange et cruelle sensation qu'elle se jouait de lui mais n'osait y penser. Que cherchait-elle bon sang ? D'un côté, si elle voulait qu'il ait des ennuis, elle se serait montrée quand son colocataire était venu chercher sa veste dans sa chambre. Alors quoi ? Pulsion, comme lui sûrement ... mais il ignorait ses intentions, comme elle ignorait les siennes ... enfin bref.

Comme Devon s'y était attendu, Harper n'était pas du genre à se laisser faire et elle le prouva d'une certain manière. Elle franchit le peu de distance qui séparait encore leurs lèvres après avoir passer une main sur sa nuque, ce qui ne fit que renforcer le baiser. Leurs lèvres restèrent scellées pendant un certain nombre de minutes auxquelles il ne faisait même plus attention. Ce contact était si doux et violent à la fois, une vague de chaleur parcourut le corps du jeune homme et il sentit chaque parcelle de son corps se réveiller à cet effet, comme un incendie vous brûlant de l'intérieur. Devon ne s'était même pas rendu compte qu'elle l'avait plaqué au mur tout en l'embrassant. La seule chose dont il avait envie c'était ses lèvres. Il posa une main sur sa joue puis dans ses cheveux avant que la dureté de la réalité ne revienne les hanter. Au bout de quelques minutes, leur statut de simples mortels leur fut rappeler. Les deux jeunes gens manquèrent rapidement d'oxygène. Devon, sous l'effet de l'adrénaline n'avait ... non rien. Ils durent se décoller à un moment, à regret pour lui mais il planta son regard dans le sien.

DEVON ▬ J'ai dit que je voulais la vérité. Tu es sure de toi ?

Les mots lui étaient venus à la bouche comme ça, car si Harper voulait le torturer, Devon aussi. Elle voulait s'amuser, lui aussi. Un drôle de lueur furtive passa dans ses yeux bleus, dangereuse et inquiétante. Devon reprit le dessus, poussant Harper vers un autre mur, la jeune femme fut obliger de faire quelques pas en arrière mais il la tenait fermement par la taille. Son dos heurta le mur, il ne lui laissa le temps de rien faire et posa à nouveau ses lèvres sur les siennes, plus doux qu'avant, ce qui était très étrange quand on y pensait mais Devon n'arrivait pas encore à se lâcher complètement. A moins que ... à un moment, sa main descendit progressivement le long de son épaule, de sa taille puis de sa cuisse droite qu'il saisit et ramena contre sa hanche à lui. C'est dans cette position loin d'être innocente qu'il continua à l'embrasser.

S’introduire chez les Ghost n’était pas la meilleure chose à faire, Harper le savait. Et comme pour tout le reste, elle s’en foutait. La provocation était une seconde nature chez elle. Provoquer pour être remarquée. Provoquer pour être entendue. Elle voulait leur faire comprendre qu’ils la faisaient chier ? Alors elle le faisait. Elle voulait qu’ils sachent, que ce n’était pas parce qu’ILS en avaient décidé ainsi, qu’elle se plierait à leur règle sans rechigner. Elle en faisait déjà bien assez. Que chacun fasse son boulot dans son coin. Ouais, pourquoi pas. Ils avaient des objectifs différents… Les Ghosts cherchaient à maintenir une paix imaginaire dans le monde, tandis que les Spies offraient leur service aux plus offrants. Ils se foutaient de la morale. Après tout, pourquoi y prêter attention lorsque la plupart des Hommes présents sur cette Terre n’en avait rien à faire. Harper faisait partie de cette partie de l’humanité qui avait perdu foi en l’être humain et en ce qu’il était censé représenté. Elle avait perdu tout optimisme quant aux valeurs qu’on avait tenté de lui inculquer lorsqu’elle était gosse. Elle détestait ce monde de ne pas être ce qu’elle espérait. La jeune Irlandaise apprit bientôt que l’espèce humaine ne jurait que par l’argent et le pouvoir. Que le reste n’était que secondaire… La mort de sa mère l’avait conforté dans sa vision peu optimiste de la vie… Elle s’était fait tuée, suite à sa mission… Des représailles… Harper se demandait encore ce qu’elle attendait de la vie… Si. Elle voulait pourrir la vie des gens qui avait amené sa mère, et sa sœur jumelle par la même occasion, à la mort. Elle voulait foutre en l’air cette putain d’organisation qu’était celle des Ghost. La seule qui l’empêchait de ne pas se flinguer, était de faire regretter à toutes les personnes présentes sur son passage, le fait d’exister. Harper faisait dans l’autodestruction… Tous les psy l’ayant vu vous le confirmeront, mais ça ne lui suffisait pas. Elle avait besoin d’entrainer les autres avec elle. De les entrainer dans sa chute, et de leur faire voir le monde tel qu’elle le voyait.
C’est pourquoi la situation était quelques fois tendue avec Devon… C’était un Ghost, un vrai de vrai… Et elle n’aimait pas ça, vraiment pas. Mais il était un des rares qu’elle ne voulait pas voir sombrer comme elle le faisait… Pour ce qui était de la situation actuelle, elle avait totalement changé. Fini les engueulades. Devon se laissait aller. La plaquer contre le mur ? Rien de mieux pour exciter un peu plus cette folle d’Harper. Elle le voulait, et elle l’aurait. Seulement, entre deux embrassades, il prit la parole.

DEVON ; J'ai dit que je voulais la vérité. Tu es sure de toi ?

Non. Elle ne l’était pas. Absolument pas. Enfin… Elle croyait l’être. Seulement elle ne voulait pas avouer ce qui se tramait réellement. Devon ? Une attirance physique des plus intenses… Sans doute même plus que celle qu’elle avait avec son ex, Luke. Mais il y a avait plus que ça… Voir ce Ghost, l’emmerder continuellement, tout ça était devenu quasiment vital pour elle. Elle était loin de se douter que des sentiments plus qu’amicaux, enfin, si on pouvait appeler ça comme ça, étaient déjà bien présents en elle. Des sentiments ? C’était plus que probable, seulement, elle ne l’admettrait jamais. Du moins, pas de si tôt. Harper ne se souciait généralement que d’elle-même. Elle ne souhaitait pas s’attacher. C’est pourquoi elle avait peu d’amis. Elle n’avait pas toute une bande autour d’elle, et ça lui allait très bien. Elle ne s’encombrait pas de personnes inutiles. C’était prendre un risque… S’attacher pour ensuite souffrir. Elle ne le savait que trop bien. Il en était de même avec les mecs. Elle préférait de loin les histoires d’un soir. Deux peut-être, s’il était vraiment bon. Evidemment, il y avait des exceptions… Comme Luke. L’an dernier… Enfin, un désastre. Certes leur rapport étaient plus ou moins toujours les mêmes… Ils se plaisaient toujours, ils s’engueulaient toujours, se provoquaient… Bon, il y avait le sexe en moins, mais ils savaient désormais, que leur similarité caractérielle était des plus dangereuses ! Puis là… Il y avait Devon pour qui ses « sentiments » dépassaient clairement le stade du plan cul de soirée. Mais le problème restait encore de se rendre compte, de les accepter, et ensuite de les avouer ! Le travail serait long… En imaginant que la première étape soit franchie.
Lorsqu’il lui posa cette question, une lueur des plus excitantes, ainsi que des plus inquiétant passa dans le regard du beau Ghost. Ce qui déstabilisa quelque peu la jeune irlandaise. La poussant contre un autre mur, Harper n’eut pas le temps de dire quoique se soit qu’il reprit ses lèvres d’assaut. Un baiser plus doux, moins sauvage. Elle n’aurait jamais pensé autant aimer ça. Elle sentit alors sa main glisser… De son épaule à sa hanche, de sa hanche à sa cuisse, qu’il plaqua contre sa hanche à lui, alors qu’il l’embrassait de plus bel. Leurs corps collés, Harper sentait la moindre parcelle du corps de Devon contre elle, et elle devait avouer qu’elle adorait ça. Sa respiration se faisait quelque peu plus haletante, cherchant son souffle entre deux baisers enflammés. La température ambiante avait explosé. Alors qu’il descendit légèrement vers son cou, reprenant son souffle, elle enchaina, pas totalement sûre de ce qu’elle racontait…

HARPER ; Peut être, peut être pas. Après tout … on s’en fout.

Ses mains glissèrent sur le torse de Devon, ce torse qu’elle prenait un plaisir sans nom à admirer chaque fois qu’elle en avait l’occasion, alors que ses lèvres vinrent se scellés une fois de plus aux siennes.

(c) morrigan

A y réfléchir -même si ce n'était pas vraiment le moment de le faire- Devon savait bien qu'il n'était pas le seul à avoir des liens étroits avec certains Spies. Certains arrivaient à se moquer du fait qu'ils étaient censés être ennemis, ils passaient outre, trouvant les liens plus importants que les règles. Peut-être même qu'Harper en faisait parti, de ces gens là. Devon aurait lui aussi aimé en faire parti, comme c'était un peu le cas avant. Oui avant il ne se prenait pas autant la tête avec ce genre de choses mais depuis la falaise, depuis Lou qui n'arrivait pas à sortir de sa tête et qui revenait le hanter à chaque fois qu'un Spy se trouvait en face de lui. La culpabilité était vraiment un sentiment qui vous bouffait de l'intérieur comme ... comme une maladie tiens ! Oh ! quelle perspective réjouissante de l'avenir Mister Carter, aurait dit le psy des Ghosts. Seulement, ce n'était pas parce qu'il protégeait et sauvait des vies qu'il croyait au monde d'aujourd'hui. C'était plus compliqué que ça en fait. Déjà Devon savait très bien que c'était son éducation de Ghost par ses parents et même sa famille qui faisait de lui ce qu'il était aujourd'hui. Rendre le monde encore plus pourri qu'il était ne servait à rien, autant se laisser sombrer tout de suite et tous crever tant qu'il en était encore temps. Et puis tuer des gens, exécuter des contrats n'avaient aucune satisfaction pour lui, il devait l'avouer.

Donc, les Spies et les Ghosts étaient aussi différents que le bien et la nuit. Théoriquement, Devon et Harper étaient donc aussi différents que c'était possible et pourtant, à ce moment ce n'était pas très ... flagrant. Quelqu'un les aurait vus, il aurait pensé la même chose mais cela faisait visiblement quelque temps que Devon ne pensait plus à ça. Ce n'était plus l'heure de penser de toute façon, les choses étaient en train de changer, de devenir à la fois plus simples et plus compliquées. Alors que poussé par une envie presqu'animale, il la plaqua contre le mur, le blond essayait de ne penser à rien mais c'était difficile. Mais quand leurs lèvres s'entre choquèrent, il n'y avait rien d'autre qui comptait que le moment présent, aussi étrange soit il pour sa conscience. Sauf que là, ça ne servait à rien d'en avoir une, néanmoins, certaines choses lui restaient en mémoire, des questions, des phrases, des réponses à ce qu'elle disait. Pourtant cela ne l'empêchait pas de se laisser emporter dans ce qu'il faisait quand il reprit tout en main à la plaquant contre un autre mur de la chambre, preuve que Devon se retenait depuis de trop longues minutes pour espérer quoi que ce soit. Qu'espérait-il de toute façon ? Pas grand chose, tout était tellement embrouillé dans son esprit qu'il ne faisait que l'embrasser encore et encore, plus doucement qu'il ne s'en serait jamais cru capable. Peut-être pour lui montrer qu'un peu de douceur pouvait encore exister même dans un monde qu'elle pensait corrompue jusqu'au sang. Devon descendit dans son coup, déposant des dizaines de petits baisers mouillés sur le moindre millimètre de sa peau froide. Elle répondit, il maintenant toujours sa jambe contre son bassin et revint l'embrasser un peu plus passionnément cette fois ci, voir beaucoup plus fort car il la sentit presque décoller du sol et lui aussi par la même occasion. Ils durent se décoller à nouveau, même si c'était plus tôt que prévu, pour récupérer de l'air. Devon la regarda sourire en coin.

DEVON ▬ Vous avez vraiment un problème avec la vérité vous ...