« Mes meilleurs rapports sont avec mon BlackBerry. Dieu merci, il vibre ! » - Harper

Mon histoire ? Elle est comme toutes les autres. Ou peut être pas finalement. Enfin… A vous de juger.
Je suis née le 13 mars 1989, à Dublin, en Irlande. Enfin, je ne suis pas la seule à être née, ce jour là. Il y a aussi eu ma sœur. Isobel Lohélya. On est jumelle. Je suis née seulement deux minutes trente avant elle. Ma mère, Eleanor Mason, de son nom de jeune fille, était une jeune espionne américaine. Ghost. Impliquée à 100% dans toutes les affaires dans lesquelles elle se lançait, elle ne flanchait jamais. Elle avait des idéaux qu’elle suivait jusqu’au bout. C’était une passionnée. Sans doute beaucoup trop. Mon père, Colin Fitzpatrick, un véritable irlandais, est un Spy. Déçu par l’espèce humaine et à tout ce qui s’y rapporte. Plus les années passent, plus ça s’accentue. Il déteste le monde. Il le déteste de ne pouvoir être ce qu’il souhaite. Et je crois que je tiens ça de lui. Mes parents se sont rencontrés lors d’un été… Une histoire banale à vrai dire. Ils se sont vus, se sont parlés, et ne se sont plus jamais quittés. A cette époque aucun des deux ne connaissait la véritable nature de l’autre. A vrai dire, ils n’ont jamais connu la véritable identité de l’autre jusqu’à… jusqu’à la mort de ma mère. Pour mon père, Eleanor Mason était une belle réceptionniste d’un cabinet d’avocat. Trop intelligente à son goût pour n’être que réceptionniste. Effectivement. Pour ce qui est de ma mère… Elle l’a toujours cru agent immobilier. Je me demande encore comment on arrivait tous à croire aux mensonges de chacun. Les déplacements de l’un ou l’autre… Les absences trop longues. Peut être savaient-ils au fond. Peut être qu’ils ne voulaient tout simplement pas ouvrir les yeux sur cette réalité qui ne ferait que les séparer. Parce que tout le monde le sait. Les Spies & les Ghosts ne sont pas censés faire bon ménage. Alors oui, d’après ce que je sais ils n’auraient pas été les premiers à être mariés et avoir eu des enfants. Mais pouvez-vous me dire réellement, combien de couples ont survécu après que l’un des deux n’ait appris la nature de l’autre ?
Durant toute mon enfance, ou devrais-je plutôt dire, notre enfance, nos parents nous ont formé à rejoindre l’un des deux camps. De manière détournée évidemment. Isobel s’était faite inscrire au karaté dès son plus jeune âge, tandis que moi, je conjuguais boxe et art martial en tout genre. Ne nous imaginez pas comme de parfaits petits soldats… Nous avions en dehors de cela des vies des plus banales. L’école, les amis, des parents quelque peu envahissants, mais qui nous formaient malgré tout à suivre leur chemin. Mais apparemment aucun d’entre nous n’était destiné à vivre une petite vie paisible sur la côté Californienne.
Le 7 octobre 2005 tout changea. Pourtant, la journée avait plutôt démarré comme toutes les autres. Ennuyante à mourir. J’avais commencé ma journée par un jogging matinal. Ca me mettait en forme pour le reste de la journée en règle générale. Ce jour là, j’avais décidé d’aller courir avec mon père. Ca nous rapprochait… Non pas que nous ne l’étions pas, mais je m’entendais nettement mieux avec ma mère. Sans savoir réellement pourquoi. Nous étions à l’angle de la rue, quand pour rigoler, mon père me lança un « c’est le premier arrivé ». A peine eut-il fini sa phrase qu’il tapa son sprint. Ce fut aussi à ce moment là que la maison, à quelques mètres de nous, explosa. Une explosion, comme dans les films oui. Des débris partout, des flammes. La chaleur qui de celles-ci qui parvenait déjà jusqu’à nous. Mon père était comme paralysé, face à notre demeure qui s’embrasait. Sans réfléchir, je courus, vite, plus vite que d’habitude. La chaleur me brulait la peau, j’entendais mon père hurler de rester, de ne pas rentrer. Je défonçai la porte. Mes yeux me piquaient, la fumée sans doute. J’y voyais pas grand-chose, je sentis seulement une main me tirer vers l’extérieur. Mon père. Les larmes aux yeux, hurlant « c’est trop tard ». Ma mère et ma sœur étaient à l’intérieur. Je tombai sur le bitume, et quelques minutes plus tard, les pompiers arrivèrent. On avait une alarme incendie. Pour le coup… S’en était un. Trop tard. C’est toujours trop tard de toute façon. Il ne resterait que des cendres de ce que j’appelais « sweet home ». Et il ne resterait que des cadavres de ma famille.
C’est à ce moment là, du moins une semaine plus tard, que mon père découvrit le pot aux roses, et moi aussi par la même occasion. Eleanor Mason Fitzpatrick était une Ghost. Une des meilleures. Plus particulièrement un agent de la CIA. Mon père l’a apprit alors que son agence lui annonçait, assez amusée, qu’un agent du camp adverse avait été tué, à cause d’une histoire de vengeance. Et sa photo apparut sur un écran d’ordinateur. C’est comme ça qu’il l’a découvert. Donc ma mère et ma sœur était morte pour une histoire de vengeance. Elle a fait enfermé un des plus gros trafiquants d’armes. Il s’est vengé. Et il a réussit son coup. Sauf que cette putain de CIA était censée assurer la sécurité de ses agents. Des foutaises comme d’habitude. On a donc déménagé… Direction Portland. Mon père ne cessait de me répéter qu’il avait de grands projets pour moi. Peu importe je m’en foutais, par contre, ça me faisait royalement chier de m’installer dans l’Oregon ! Mais je savais aussi que je ne pouvais rester en Californie. C’était juste… trop dur. C’est à ce moment là que j’ai réellement compris mon père. Non pas parce qu’il ne me restait que lui, et que forcément je m’en suis rapprochée, mais je comprenais désormais sa vision du monde.
Les choses se sont accélérées lorsque vint mon entrée à l’université. C’était ça, ses « grands projets ». Direction Mystic Hollow et son université quelque peu spéciale. J’en avais ras le bol des coins paumés… Là, on pouvait pas faire pire. Mais ma bonne humeur revint légèrement lorsqu’il m’expliqua qu’il voulait que je devienne, à mon tour, une Spy. A vrai dire, il m’a laissé le choix. Que je pouvais suivre le chemin de ma mère. Il en était tout bonnement hors de question pour moi. Ses idéaux et sa foi dans le monde l’avaient perdu. Je serais une Spy et c’était tout.
Ca fait maintenant un an que j’ai intégré l’université. Et vous savez quoi ? J’ai jamais vu un aussi gros bordel ! Mais je m’amuse, malgré tous ces problèmes. J’peux enfin être moi, ou du moins celle que j’suis devenue dans cette école.

Mon caractère ? Hum je vois pas l’intérêt de me décrire mais pourquoi pas. Je vais essayer.
Je suis le genre de fille assez déstabilisante. Je fascine et j’effraie. J’ai une gueule d’ange, mais je suis une garce. Je semble inoffensive, et pourtant c’est sans doute de moi qu’il faut le plus se méfier.
Je n’ai pas toujours été comme ça… C’est pour ça qu’on dit de moi que je suis complexe. Parfois, mon ancienne personnalité refait surface l’espace de quelques instants. Mais rassurez-vous, je ne suis pas schyzo’. Avant j’étais du genre douce, malgré mon hyperactivité. J’étais plutôt gentille, aimable, et quelques fois serviable. J’appréciais la compagnie des autres… Mais tout ça a bien changé. Depuis la mort de ma mère et de ma sœur à vrai dire. Les rares fois où je parle, je suis sarcastique. Pas un seul mot sans une pointe d’ironie… Je me suis renfermée, mais d’un autre côté je me suis aussi affirmée. C’est moi qui décide et personne d’autre. J’ai toujours le dernier mot. Je l’ouvre, tu la fermes. C’est comme ça et pas autrement. Il paraît que j’ai un caractère de merde. Je ne crois pas. C’est juste que je sais ce que je veux et que je ne me laisse pas. J’ai simplement un caractère bien trempé. Je fais toujours en sorte d’obtenir ce que je souhaite. D’une façon ou d’une autre… Pas toujours très glorieuse je dois l’avouer. Mais c’est loin de me poser un problème. Mentir, manipuler, trahir, rabaisser ou faire chanter. Ca fait parti de mon quotidien. Et je vis très bien avec. Comme la plupart des gens en fait. Tout le monde le fait, ceux qui vous disent le contraire vous mentent. Ou alors comme ma mère… Ils sont droits et justes, et ça causera leur perte. Au final, ils sont perdants. Ca peut paraître méchant ou cruel. Ca l’est.
Je me sers bien souvent de mon physique pour parvenir à mes fins. Oui j’aime séduire, et c’est une arme comme une autre. L’homme est faible. Je profite, avant qu’il ne trouve ma faiblesse. Toujours attaquer le premier… C’est ce que me dit mon père continuellement. Ca donne l’avantage… Je ne supporte pas l’échec. J’ai toujours fait parti des meilleures, et je ferai en sorte que cela continue. Les gens ont tendance à me sous-estimer… Parce que je suis belle & blonde. Qu’ils continuent, ça me donne l’avantage. En ce qui concerne mon boulot, je me donne à fond. Je suis minutieuse. Je ne supporte pas que les choses soient faites à moitié… Mais à côté de ça, je sais aussi faire la fête. Beaucoup trop selon mon géniteur. J’ai des vices. Beaucoup trop. J’aime séduire, j’aime coucher, j’aime boire. Je profite et ne m’encombre pas. Prenez moi pour une salope si ça vous chante, je ne démentirais pas.

Les gens viennent facilement vers moi… Ils repartent aussi très facilement une fois que je les recale. Je m’entends bien mieux avec les mecs qu’avec les filles. Ca fait moins d’histoires, et les embrouilles se règlent à coup de poings. Je préfère ça. Mais j’ai la facheuse tendance de coucher avec eux… Ce qui certaines fois, peut ruiner une amitié. Ce qui s’avère être un soucis dans mon cas. Je ne me fais pas de vrais amis facilement. Je n’accorde que rarement ma confiance… Je suis certes entourée… Mais croyez moi, ça ne suffit pas d’avoir du monde autour de soi. Je m’entends aussi avec les filles hein. Faut pas croire. Les coups bas entre garces, ça peut être sympa aussi !